La caverne de Néander…

Poster cette contribution éditée sur le site de l’Institut Charles Cros  correspond à une demande et une réflexion et, comme toute ouverture, signifie en creux que le manque s’invite à la table du banquet.
En effet, le séminaire du 10 octobre va confronter les démarches et les approches de trois personnalités, le psychiatre Bertrand Chapuis, le préhistorien Jacques Jaubert et l’artiste Erolf Totort, dans un dialogue attentif autour de ce que nous pouvons comprendre de l’humanité européenne la plus ancienne.

Ce séminaire ne sera vraisemblablement pas enregistré et nos lecteurs et lectrices auraient sans doute voulu en entendre les enjeux, y participer de loin par l’écoute ou par un peu de lecture préventive (un peu comme l’archéologie préventive ou les opérations de déminage…). Pour cette raison, j’inscris cette post face (« La caverne de Néander ») à l’ouvrage de Bertrand Chapuis,

« Mystère néandertal à Bruniquel : le propre des femmes ou le pouvoir de la Mère »

parmi les articles librement consultables de l’Institut, avant que notre lectorat international puisse se procurer ultérieurement le livre (à commander directement aux éditions Harmattan) et se faire un avis personnel, partagé et documenté.

Grotte de Bruniquel, les stalagmites annulaires

« Nos étonnements seuls comptent” Lucien Febvre

« L’ouvrage que publie ce jour la collection “Éthiques de la création” est  stimulant à plus d’un titre, tant pour son propos que par la personnalité de son auteur. La Préhistoire en effet questionne l’imagination tant l’évolution nous force à nous interroger, à la fois sur l’architecture de la pensée et les sédiments culturels que nous conservons, très enfouis,  des règnes et des effrois de nos ancêtres. Les hommes et les femmes Sapiens ont laissé des traces de leurs activités esthétiques sur les parois des grottes qu’ils ont occupées et nous savons désormais que  ces lieux-dits portaient des cérémonies où la voix était réverbérée. La découverte de la grotte de Bruniquel nous renvoie d’un jet, bien au-delà de Lady Sapiens, notre très vieille grand-mère, vers des Néandertales inconnues qui semblent avoir fabriqué des cercles de pierre en forme de nid au fond d’une cavité profonde, à partir de stalagmites brisées.

Durant la période qu’explore Bertrand Chapuis, trois humanités se développent sur des espaces différents, même si l’ancêtre commun est issu de l’Afrique : Néandertal en Europe jusqu’en Sibérie, Sapiens en Afrique, Denisovien en Asie. Les contacts sont existants, mais rares. Néandertal a transformé son anatomie afin d’affronter le froid. Si la recherche internationale tente de coordonner ses découvertes, l’information reste tributaire également des idéologies que le grand public véhicule. Comment s’en offusquer ? Nous sommes avides de connaître les bribes des origines afin de les traduire en récits de vie. Pour les dernières expertises des scientifiques, la grotte ne semble pas dévolue à l’habitat, ni correspondre à une retenue d’eau, malgré la forme de piscine que semblent évoquer les deux cercles. Une nursery, une garderie d’enfants en bas âge ? Aurions-nous affaire à une école maternelle des profondeurs ?

Les hypothèses de rituels anciens liés à une organisation symbolique ont été réinterrogés par les savants sans relâche. Dans cet Aveyron à l’ancrage multimillénaire, Bertrand Chapuis revient aux sources de la vie, c’est à dire la naissance et la prime éducation des enfants. Ceux-ci seraient préservés et cachés des prédateurs dans les profondeurs de la grotte, aujourd’hui obstruée par ce que les préhistoriens nomment “le grand chaos”. Par ailleurs, le site est entièrement calcité, ce qui modifie la perception des passages anciens et de la présence de la lumière.  De ce fait, la découverte des outils s’effectue difficilement et nous avons besoin de toutes nos approches croisées pour en tenter une explication globale et vivante. Les experts de la Préhistoire ont pensé l’évolution de l’humanité au travers les vestiges de ses outils primitifs : la taille des roches, l’usage du feu et l’inhumation des défunts. Très rares sont les esprits contemporains qui ont tenté des explications à rebours, en spéléologues de l’intime, des processus humains tels que l’éducation et la construction mythique. Nous imaginons des rituels en fonction de nos propres connaissances, le plus souvent hors des pratiques corporelles et psychiques dont la trace est de conservation malaisée.  Si certains continuent à penser que la sophistication des outils reste la preuve de notre humanité, d’autres y adjoignent, en équilibre, les indices du bien-être et les formes éducatives qui y contribuent.

Point n’est besoin de rappeler la phrase de Bergson : “L’avenir de l’humanité reste indéterminé car il dépend d’elle”. Dans cette réflexion qui échafaude à la fois son passé et son avenir, l’imaginaire et l’intuition avancent de pair avec la recherche expérimentale. Au-delà des relevés minutieux des équipes de terrain, les analogies interprétatives s’échafaudent, parfois à notre insu.

La caverne est le lieu de tous les fantasmes et ce n’est pas un hasard si ce sont souvent des enfants qui en initient le mystère. L’humanité cependant, n’a pas noué de relations identiques avec le monde souterrain, suivant les lieux et les époques traversées. Pourtant, dans presque toutes les civilisations anciennes, la terre est identifiée à la féminité et, par analogie, la grotte (dans laquelle on pénètre) symbolise souvent la femme. Si nous acceptons l’idée que la grotte puisse être à la fois un refuge contre les animaux et les intempéries, alors cette caverne inverse l’allégorie de Platon [1]: la naissance s’y blottit dans la chaleur du foyer et les femmes en sont le cœur ardent. Le chant contredit le feulement des bêtes et les orages. Avec la voix humaine, les lithophones semblent avoir été les premiers instruments de musique, amplifiés par la résonance des voûtes archaïques. Les griffures d’ours sont peut-être à l’origine des décorations régulières humaines, dans une imitation totémique de l’animal. Rares sont les petites mains d’enfants estompées sur les parois néandertaliennes, mais on y découvre des sépultures d’enfants, de fœtus et même quelques traces adolescentes : le respect du vivant s’invite au plus profond des âges.

Dans le secret des expérimentations, qui restent du domaine des scientifiques de terrain, s’impose une double interrogation : qui étaient ces hommes et ces femmes du passé, désormais disparus ? Cette question de la finitude dévoile une angoisse très contemporaine qui me parait plus masculine que féminine. Il y a des habitués de cette “pensée qui fait mourir” que dénonçait l’essayiste Dionys Mascolo en 1967, dans un article consacré à Nietzsche. 

Plus importante que les raisons de la finitude est cette petit lueur qui jaillit de la grotte  matricielle : comment élevaient ils les enfants, comment concevaient ils les relations de genre, comment cette bienveillance dont nous parons ces ancêtres cousins participe de l’évolution humaine ? La naissance et l’éducation refusent la mort, même si  chaque femme, lors de son accouchement, sait intimement, dans le passage incertain qui la mène à la maternité, qu’elle donne à la fois la vie et la mort à  l’enfant qui nait. Jusqu’à aujourd’hui, la Préhistoire a été une affaire d’hommes, le plus souvent décrits comme velus et violents, sans l’agilité des premiers primates, ni la conscience des futurs sapiens. Les femmes, pourtant porteuses de la vie et donc d’évolution, n’étaient guère considérées de ces projections, si on excepte les nouvelles et romans stimulants de Rosny Aîné. La littérature transgressive s’est généreusement portée au secours des âges farouches, dans le refus des  idéologies normatives que transportaient, souvent à leur insu, les savants.

Pour mémoire, l‘écrivain franco-belge Rosny Aîné  (1856-1940, Vamireh, la Guerre du Feu, le Félin géant, Helgvor du fleuve bleu) a été un romancier de l’amour et des rencontres préhistoriques[2], de même qu’un siècle plus tard, l’auteur de la bande dessinée Rahan, fils des âges farouches, scénarisée par René (puis Jean-François) Lécureux et illustrée par André Chéret de 1969 à 2010. Quelques similitudes d’intention les rassemblent : les frères Rosny (particulièrement l’aîné) développent au fil des pages qu’ils composent une pensée anarchiste et Roger Lécureux, rédacteur en chef du mensuel communiste Vaillant, s’attache à mettre en scène des personnages mus par des sentiments collectifs d’entraide. La préhistoire suppose des collaborations multiples depuis des millénaires entre “ceux qui marchent debout”…

Comme l’analysait un critique d’époque, Rosny Aîné  avait le souhait de construire “le roman de tout le règne animal et végétal préparant la terre à un règne encore quasi virtuel ». Dans cette perspective, son imagination consolidait ses intuitions au détour des découvertes scientifiques, dans une démarche analogue à celle de Jules Verne (1828-1905) pour le monde industriel. Nourrie au double lait de cette influence, Rosnyenne et Rahanienne, la lecture des hypothèses de Bertrand Chapuis m’ont semblé plausibles et, plus encore, capables de creuser au-delà de la caverne de Bruniquel, des sentes nouvelles vers la compréhension du lointain cousin qui, pour certains d’entre nous, est également un ancêtre.

Pas facile cependant d’échapper à la malédiction de Néander : la vallée de Néander sonne à nos oreilles comme la vallée du Néant. Dans la nouvelle Les hommes-sangliers (1929), Rosny Aîné décrit finement le trouble intime d’une femme confrontée à une peuplade indonésienne issue des profondeurs de l’humanité. Plus proche de nous, Marylène Patou-Mathis, abusivement  surnommée la “préhistorienne du genre”, tempère un imaginaire néo-féministe qui assignerait à la femme le rôle second, voire de victime absolue : “Il est important d’ouvrir le champ des possibles. De là à dire que les femmes faisaient absolument tout. Non bien sûr. Mais il faut penser que, dans certaines sociétés ancestrales, elles devaient chasser. Quand dans d’autres, elles se consacraient plutôt à la cueillette ». Sans vouloir forcer le trait, les populations préhistoriques semblent proches des modes de vies traditionnels que les ethnologues observent  auprès des tribus forestières contemporaines, africaines ou amazoniennes, respectueuses à la fois d’un environnement forestier qui leur fournit la subsistance et aux ancêtres dont ils perçoivent la présence familière, à la lumière de leurs rêves.

Mue par une curiosité comparatiste, je suis allée regarder les reconstitutions des visages néandertaliens et, sans aller au-delà du premier constat, elles me semblent (volontairement) très mal coiffées. Sans relever l‘ironie que ma remarque fait naître auprès de mon lecteur, il faut dire que natter des cheveux ou les ramasser en chignon, est à la portée de toute civilisation où le corps est valorisé : le goût fait partie de l’humanisation. L’esthétique prend pour socle l’éthique[3]. Les femmes de la Préhistoire participent d’une histoire des gestes, mais aussi de la parure et des expressions collectives. Nattées, sans doute scarifiées, ornées de bijoux simples, et pourquoi pas ? L’ornement conjugue le rituel, l’offrande et le souvenir précieux. Dans la grotte de Teshik-Tash (Ouzbékistan), un enfant néandertalien a été retrouvé enterré et entouré de cornes de chèvre, tandis qu’à Regourdou (France), des os d’ours étaient placés autour d’un corps. L’enfant et la mère ont partie liée : l’histoire des femmes s’écrit en creux de l’histoire des mères, le mot même de femme (du fœmina latin) dérive de fœtus (fœtare). La mère enfante et s’enchante d’une histoire qui se déploie hors d’elle-même. En ce sens, Platon a raison : l’homme qui sort de la caverne, emporte toute l’histoire du monde, ses bruits, ses objets, ses formes et ses odeurs.

La démonstration de Bertrand Chapuis sur l’humanisation par la mère se base donc, sur les fondements de l’attachement, reprenant le dialogue perdu entre Freud et la Préhistoire. Il questionne également des concepts plus historiens : le jeu, le  théâtre et le chant, y compris dans des références contemporaines.  Le corps est une œuvre parée, jouée, transformée dans des formes qui prennent le cercle comme référence de la Nature. Il faut donc, au-delà des analyses obviées par des références climatiques persistantes, prendre en considération le concept “d’homo ludens” de l’historien néerlandais Huizinga (1872-1945) qui a révolutionné la perception du passé médiéval.

Les communautés préhistoriques étaient de petite ampleur, liées à des géographies familières, dans des relations de proximité personnelles. Le monde contemporain urbanisé témoigne au contraire, dans l’indifférence, des cas nombreux où des enfants ont été malmenés, violentés et abandonnés : les injustices sociales se sont déployées au travers des empires, du travail forcé et des constructions financières. Si rien ne nous permet de penser que Néandertal ait idéalement méconnu l’esclavage, rien n’empêche non plus d’imaginer que des groupes restreints d’individus aient pu véritablement mener, dans des conditions climatiques redoutables, une vie  épanouie. Dans cette aventure humaine qui s’élabore sur des millénaires, la préservation des enfants semble aller de pair avec l’accompagnement des blessés, des handicapés et des personnes fragilisées. Philosophiquement, cette attitude bienveillante que l’on observe au travers les sépultures retrouvées, exprime une attention aux talents de chacun : l’affectivité renforce la cohésion du groupe. Nous ne saurons pas, faute de pollens, si les Néandertaliens, comme les Sapiens enterraient les êtres qu’ils honoraient et chérissaient sur un lit de sept plantes médicinales. Mais nous commençons à comprendre que ces peuples,  au contact constant de la vie animale et végétale, avaient développé une résistance aux maladies grâce aux plantes.  

Pour analogie, l’observation des recettes d’automédication curatives des grands singes d’Ouganda, confirme l’expertise de primatologue Sabrina Krief, professeure au Muséum d’Histoire naturelle : à tous les âges, les chimpanzés apprennent de leurs aînés des processus d’automédication dont nous devrions nous inspirer. Les gorilles mangent une plante antidouleur, la même que celle utilisée par les Pygmées Aka lors des accouchements. Au Gabon, les chimpanzés appliquent certains insectes sur leurs plaies. L’observation mutuelle des plantes, des humains et du règne animal devait atteindre chez les Néandertaliennes son apogée, la condition de la survie des hordes. La cueillette est une activité où le goût et la transmission restent des valeurs fondamentales. La pharmacognosie est aujourd’hui une discipline qui se fraie un chemin entre le monde vétérinaire et anthropologue. C’est également, à y bien réfléchir, un chemin à rebours que nous devrions emprunter.

L’hypothèse fondatrice du chamanisme comme respect de la vie dans ses multiples incarnations, végétales et animales, se révèle de ce fait, féconde. Dans ce cadre de la pensée, la circulation des énergies et des talents ne s’effectue pas de façon verticale, mais s’incarne au travers des multiples possibles et transformations du vivant. “Faire cas de la sève”, plaide comme ultime sagesse le romancier Pourrat. Comme le feu dont il reste la métaphore, l’enfant doit être l’étincelle dont la croissance contrôlée permettra la survie de la tribu, dans une progression cognitive.  L’enfant élevé dans la grotte, après sa gestation obscure porte la promesse de sortie au jour, à la lumière des dangers du dehors qui le feront grandir. Cette attitude correspond de facto à une transmission collective, maternelle et de par les aïeules, qui, à l’époque néandertalienne étaient, autour de trente ans, en pleine maturité de corps et d’esprit. Mères des mères, et parfois mères des grand-mères avant la ménopause.

De ce fait, l’expérience intellectuelle à laquelle se livre Bertrand Chapuis prend tout son relief : pour comprendre le passé, il questionne les processus psychiques de l’attachement, y compris au travers l’obscurité des mythes méditerranéens que les philosophes et les religions ultérieures ont mis en scène : Adam, Narcisse, Écho, Jocaste, les jumeaux sont des figures mythiques pérennes dont les torches littéraires peuvent éclairer les grottes du passé. L’héritage biblique, coranique et gréco-latin en lecture de la Préhistoire.

La réflexion du médecin Bertrand Chapuis s’est lentement construite lors de l’enfermement lié à la pandémie, ce qui contredit l’antienne qui définit le progrès par une activité d’inventions liées au travail. Le travail souterrain, en gestation créatrice, est un des moments obscurs et nécessaires de l’œuvre accomplie. De fait, le ralentissement des activités a suscité en 2022 une riche moisson de publications liées à l’intime, parmi lesquelles  deux ouvrages majeurs en Préhistoire, un inédit synthétique de Sophie A. de Beaune, Préhistoire intime (Vivre dans la peau d’un Homo sapiens) et le plaidoyer L’homme préhistorique est aussi une femme  (une histoire de l’invisibilité des femmes) de Marylène Patou Mathis. Les deux ouvrages se complètent, le dernier plus explicitement féministe que le premier.  À travers des chapitres sensibles, Sophie de Beaune aborde les moments qui rythment la vie humaine et  lui donnent un sens (“aimer, soigner, protéger”, pour exemple). Elle remarque avec justesse, « le désintérêt manifeste des archéologues pour les vestiges enfantins », alors que les présences de ceux-ci sont perceptibles. Si l’ouvrage de Sophie Beaune concerne prioritairement les gestes et les usages des Sapiens, elle aborde régulièrement le cas Néandertal, à titre de comparaison ou d’extrapolation. Mais elle s’oppose aussi aux thèses fameuses de la chercheuse américaine Marija Gimbutas sur les sociétés matrilinéaires, envers qui Marylène Patou-Mathis est beaucoup plus attentive. Depuis les travaux pionniers du suisse Johann Bachofen (1815-1887), certains préhistoriens défendent en effet, l’existence fondatrice de structures parentales matrilinéaires, garantes de la stabilité des communautés. Il y a une révolution de la pensée dans ces  dialogues de la caverne.

L’après-covid, dans le chaos de la remontée à la lumière, va continuer, sans doute à redéfinir les affects de ceux et celles “qui marchent debout”, dans une recherche de traces et de preuves susceptibles de nous conduire vers une connaissance affermie de nos involutions. Alors que j’écris ces lignes, le paléontologue Yves Coppens vient d’aborder le monde des défunts, lui qui rencontra et sut raconter Lucy, née en Afrique, bien avant l’aventure de Néandertale.

Sans attendre l’ouverture de Bruniquel, il est permis d’en rêver les enseignements. »


[1] CF article de Sylvie Dallet  « L’Avenir à reculons, genre et gens de la caverne » in le mythe de la caverne aujourd’hui (ce que Platon dit de nous…)  coordination Rémi Astruc & Alexandre Georgandas, Ellipses, 2015

[2] Rosny Aîné : Récits préhistoriques (anthologie), réédition Robert Lafont (2018). cf. Mélanie Bulliard (postface Danielle Chaperon), L’enjeu des origines : les romans préhistoriques de J.-H. Rosny aîné, Lausanne, Archipel, coll. « Essais » (no 2), 2001, 163 p.

[3] cf Éthiques du goût, sous la direction de Sylvie Dallet & Éric Delassus, Collection « Éthiques de la création », Institut Charles Cros/Harmattan, 2015.

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